samedi

We are the robots



Trop de corps étrangers dans mon corps sans organes; nuit tuberculeuse: j'ai dans le corps des litres et des litres de fluide glacial écœurant; crachat d'oxygène, j'ai le poumon troué, ça fait appel d'air. Caféine, téquila, hémoglobine, H2O; perdu antenne-relais pour liens sociaux et informations cruciales et raison au fond des bottes; fantôme de la fac cherche consciences et autres amis imaginaires pourparlers sans hausser le thon. [tousse] [touze]

lundi

Nouvelle course à l'échalotte


Hey, mr. Tambourine man, play a song for me; I'm not sleepy and there's no place where I'm going to.

Je suis devenu un petit rat d'université; toute la journée je traîne, flâne, erre, oisive et émerveillée. Je fume et je ne vais pas en cours, mais j'y suis, à la fac, même s'il fait froid et que la machine à café ne prend pas les pièces de 2€. Ma fac c'est comme une microsocieté avec son langage propre, son commerce interne, ses lieux communs et ses ethnies différentes. Des fois, j'y vais en vélo ROUGE. En fait je met le vélo dans le tram à l'aller parce que ça monte. Les journées sont courtes et les nuits sont longues, et les tielles sètoises.

jeudi

Cyrrhose

Live fast, die young

Les pandas sont des gens délicieux.
[Pourtant ils sont voués à disparaître étant donné leur tempérament autodestructeur. Les pandas n'ont même plus envie de faire des bébés. Ils restent là, assis bêtement par terre à mâchonner le pauvre morceau de bambou qui a depuis longtemps remplacé leur menu originel: de la viande fraîche et saignante. Le panda n'a pas toujours été ce sympathique et apathique animal mignon et pelucheux. J'imagine qu'autrefois le panda était le Freddy Krüger de la jungle asiatique, dévorant d'innocentes et délicieuses bestioles et répandant le sang et la terreur dans toute la forêt.]
"'Faut taper dans l'absurde au début, ensuite tu rembrayes dans du surréaliste puis tu te vautres dans un lyrique alambiqué à l'excès" m'a dit Arthur. En fait à la base je voulais raconter ma vie d'étudiante. Car, tel le panda, l'étudiant change lui aussi d'alimentation, lui aussi devient mou, amorphe, vautré, et il se plaint quand il a quinze heures de cours par semaine (dont il sèche la moitié). Chaque respiration devient une bouffée de fumée, chaque gorgée une bouteille de bière, chaque pas une note de musique qu'il écoute, le casque vissé sur les oreilles dans les transports en commun pour se faire sa propre bande originale. La musique est devenue sa drogue numéro 1, la seule qui soit gratuite et inoffensive. La drogue plus la musique c'est encore mieux. Après une dure journée de trois heures de cours, notre panda-étudiant rentre chez lui éreinté, s'affale auprès de ses colocataires, ses camarades d'infortune, et jette son foie dans la première bouteille de whisky bon marché venue, ses poumons il les effrite avec un peu de tabac et d'herbe, et fume sa jeunesse comme un panda voué à l'extinction.

mardi

Mise au point

En guise de remise en route.



jeudi

Sordide

Je voudrais couper les ponts; que ça soit hygiénique, propre, net et sans bavure. Faire le tri. Pas de giclures sur les murs. Pas d'hémoglobine sur le tapis. Pas d'intestin grêle dispersés dans la cuisine. Pas de cervelle sur le carrelage. Pas de rate dans l'escalier. Pas de ligaments éclatés dans la douche. Juste une incision nette, franche dans cette bouillabaisse de saloperies qu'on appelle la mémoire.